À la maternité, Adèle vient de naître. Sa mère est déprimée, « évidée, plus près du fond que jamais »... 

Elle s’adresse à sa fille et lui raconte comment sa mère, et avant elle, sa grand-mère, et encore avant, son arrière-grand-mère ont maltraité leurs filles. Des mots lui reviennent, des mots violents, blessants, des mots qui abîment en profondeur, qui sapent la confiance en soi, détruisent… Avec ces mots, son histoire refait surface, faite de colère et de désespoir.

Cette malveillance, ce désamour, Marie veut que ça cesse ; elle ne veut pas de cette langue là pour sa fille. Les mots, elle les connait, elle est écrivaine et entend casser cette logique de la transmission. Elle veut qu’Adèle soit neuve, libre et non pas, comme elle, le produit de cet héritage.

Maria Pourchet nous livre, avec ce court récit, un témoignage poignant, sombre, sur la violence insidieuse que certaines femmes infligent aux autres femmes.

Comment devenir mère à son tour lorsqu’on a porté toute sa jeunesse un si terrible fardeau ?

Marie-Line

babelio